> Retour à l'accueil du blog

Tendances, recrutement & reconversion dans le design (Le Laptop)

Pauline Thomas, fondatrice du Laptop

Entretien avec Pauline Thomas, fondatrice du Laptop, pour parler des tendances, du recrutement et des reconversions dans le design.

Vous souhaitez de l'aide pour vous reconvertir dans le digital ?
Découvrez les coachings de Go Fenix !

Peux-tu présenter le Laptop en quelques mots?

Le Laptop est un écosystème dédié au design, qui propose aux professionnels des formations d’approfondissement et des modules pour développer des compétences spécifiques liées au design. En parallèle, nous organisons des événements et nous avons deux lieux pour accueillir des professionnels en co-working, à Paris et à Marseille. Aujourd’hui, on anime une communauté de plus de 1,700 personnes dans toute la France, autour de l’évolution du métier et de l’intégration du design à l’entreprise.

Le Laptop a 10 ans cette année: quelles évolutions du design as-tu pu constater au cours de cette décennie?

J’ai créé un espace de co-working il y a 10 ans à une époque où cela n’était pas encore commun, et je pense que l’aspect collaboratif y a joué un rôle important. J’ai assez vite constaté que les designers ne pouvaient pas travailler tous seuls et qu’ils avaient besoin d’espaces de créativité et de collaboration. D’autant plus qu’à l’époque, le design était très peu développé, c’était souvent les chefs de projet qui concevaient les services, ou les directeurs artistiques qui faisaient ce qu’ils pouvaient avec les briefs des clients qui étaient peu cadrés. Par contraste, en Angleterre et aux Etats-Unis, je voyais qu’on travaillait très différemment, le client avait moins de pouvoir qu’ici. C’est pour cela que j’ai voulu créer le Laptop.


Depuis 10 ans, de nombreux métiers se sont développés et la façon de gérer les projets a évolué. Les effectifs de design grandissent et l’utilisateur a une place plus importante. Les équipes techniques, design, marketing et business commencent à collaborer davantage ensemble. C’est aussi pour ça que j’ai développé le design sprint en France : selon moi, il est essentiel qu’on sache collaborer, pour faire des projets plus qualitatifs, avec moins de gâchis. Tout ce gâchis de fonctionnalités, de travail, la démotivation qui en découle me gênait profondément. Aujourd’hui, je crois qu’il y a un mouvement dans les entreprises et les services publics qui va vers plus de collaboration. Pour moi, la prochaine évolution c’est de faire travailler plus intimement les disciplines techniques et business avec les designers.

Comment vois-tu évoluer les pratiques du design au cours des prochaines années?

Je pense que la pensée systémique est un élément que le designer aura de plus en plus à intégrer dans son rôle. Être designer systémique n’est pas un métier en soi : c’est une capacité de facilitation et de collaboration avec des gens qui ont des compétences très différentes. Par cette méthode, on est facilitateur de toutes les problématiques liées aux externalités produites par les services, cela donne une vision plus holistique et plus ouverte des sujets sur lesquels on travaille.

Tout a un impact carbone, il n’y a rien de neutre. Donc penser systémique, c’est essayer de minimiser au maximum notre impact. J’ai quand même une crainte sur le fait que les entreprises refusent cette vision: lorsque l’on voit toutes les externalités qu’on occasionne avec tel produit ou tel service, cette approche peut bloquer la création et la production. Je pense que ça prendra peut-être 10 ans pour complètement changer notre manière de penser les choses, pour éviter de créer de nouveaux services qui ne servent à rien. C’est compliqué aujourd’hui quand on crée un produit ou un service, car on ne sait pas au début ce que ça va produire comme effets et comportements.

Ce qui se développe aussi, c’est le design circulaire : au lieu de concevoir de nouvelles choses, le designer fait recirculer toutes les ressources qu’on a créées. Pour moi, un designer circulaire a un mindset qui est très différent: il anticipe la consommation énergétique, alors que le designer systémique n’appréhende pas que l’énergie, il pense le politique, le social, l’environnement, etc. Bien sûr, le designer ne pourra jamais connaître tous les domaines des projets sur lesquels il travaille. Sa spécificité est de rester ouvert à tous les problèmes qu’on lui propose et trouver des moyens de les résoudre en collaboration avec des experts du sujet.

Quels sont les secteurs et les entreprises qui recrutent le plus de designers aujourd’hui?

La bonne nouvelle c’est que le marché se développe dans toute la France, dans toutes les villes ! D’abord, je pense aux scale-ups (ndlr: startups en forte croissance), elles recrutent à fond. Ensuite, tout ce qui est lié aux services : historiquement, la banque et l’assurance ont été les premières à avoir créé des équipes design, et elles continuent de consolider ces équipes aujourd’hui. Ce qui se crée beaucoup aussi, ce sont les agences qui proposent des équipes agiles externes, car c’est vrai que les entreprises ont beaucoup de mal à travailler en agile. Par exemple, des entreprises comme Thiga ou Monsieur Guiz, proposent des équipes de product managers et designers, et je pense que ce sont des agences qui vont recruter de plus en plus. Et bien sûr, le freelancing, ça marche bien aussi avec ces compétences.

Tu as vu de nombreuses personnes se reconvertir vers le design au Laptop. Quels conseils peux-tu partager avec ceux qui envisagent de le faire?

Déjà, il faut bien s’appuyer sur ce qu’on a appris avant et ne pas avoir honte d’être novice sur des métiers très différents. Ne pas se sentir légitime quand on change de métier, c’est normal. Après il faut savoir qu’il y a une grande vague de reconversions et les entreprises commencent à recruter des gens qui viennent d’un autre domaine. D’autant plus que l’UX design est un métier en grande tension.

Un conseil : valoriser plutôt ses compétences comportementales, les soft skills. La roue des compétences du Laptop est utile pour pouvoir visualiser où est-ce que l’on a déjà des forces…

La roue des compétences du Laptop pour visualiser ses forces

En réalité, on a plein de compétences comportementales/transversales qui sont finalement plus importantes que des compétences techniques. Le technique, on l’apprend en formation, et après on les pratique sur plusieurs projets: en formation, le Laptop vous fait travailler de A à Z sur un projet. Par exemple, un groupe d’étudiants qui a travaillé sur des fonctionnalités de Go Fenix. Et vous pouvez aussi vous exercer en dehors, si vous pouvez aider un ami à refaire un site par exemple. Pour débuter, on recommande d’avoir portfolio d’au moins 3 expériences.

Au final, appuyez-vous sur ce que vous savez déjà, car vous ne partez pas de rien, c’est ça qui est important !

Go Fenix vous aide à trouver votre voie, votre formation et votre 1er emploi dans le digital.
Retrouvez nos accompagnements sur www.gofenix.io
Découvrez le coaching de Go Fenix !
Go Fenix vous aide à trouver votre voie, votre formation et votre 1er emploi dans le digital.
Retrouvez nos coachings sur www.gofenix.io
Découvrez les coachings de Go Fenix !