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“La curiosité est plus importante que la compétence technique” (Le Cockpit)

Photo de Grégory Nédélec en noir et blanc

Grégory Nédélec est le fondateur du Cockpit, une nouvelle école positive et inclusive aux compétences numériques. Dans cet entretien, il partage sa vision des compétences et de l’importance à accorder à la curiosité pour réussir dans le numérique.

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Est-ce que tu peux te présenter et présenter le cockpit ?

Je m'appelle Grégory Nédélec. Ça fait plus de 15 ans que je suis dans l'enseignement supérieur et que je suis spécialisé dans le digital. J'ai commencé à travailler dans les grosses agences de communication. Puis, j'ai très vite été consultant et réalisé des projets pédagogiques pour des écoles supérieures. J'ai créé notamment des cursus digitaux, j'ai créé une école digitale et rapidement, je me suis rendu compte que dans l'écosystème actuel, les choses étaient assez standardisées et que les compétences digitales évoluaient de façon assez exponentielle. Le besoin des écoles était principalement de pouvoir établir des cursus assez classiques d'un point de vue pédagogique et sur une temporalité qui est assez longue, 3 à 5 ans, qui parfois peut faire peur quand on veut se lancer dans des carrières digitales, et le fait de se plonger directement dans des aventures longues, ça met tout de suite une forte barrière à l'entrée. Moi, je suis toujours convaincu qu'on peut former des personnes très bien pour être opérationnels rapidement, en des laps de temps beaucoup plus réduits.

Je pense que l'apprentissage doit être de plus en plus intense et réduit pour pouvoir finalement permettre très rapidement à des personnes de devenir autonomes dans les métiers du numérique. Ce gain d'autonomie est fondamental dans le fait d'aller chercher par soi-même des outils d'auto-formation et des outils qui leur permettent d'étayer leurs compétences tout au long de leur carrière professionnelle. Moi, j'ai une vraie conviction, c'est qu'en réduisant le temps des études, en créant des formules intenses avec une pédagogie humaine et une présence omniprésente pour pouvoir avoir des éléments de réassurance, et pour pouvoir baliser aussi un parcours qui est parfois assez obscur pour l'apprenant, on arrive à faire des choses  incroyables et on permet aux personnes de pouvoir piloter leur carrière grâce aux compétences qu'ils vont pouvoir aller chercher en des laps de temps très courts.

C'est pour ça que nous, on a créé le Cockpit. C'est parce qu'on a cette conviction et c'est parce qu'on sait que pédagogiquement, on pourra donner tous les éléments nécessaires qui leur permettront un réel envol et une réelle autonomie dans l'intégralité des apprentissages. Ce petit starter permet à l'apprenant de pouvoir se dire qu'il pourra gagner sa vie avec les compétences qu'il aura pu acquérir avec nous.

Qu'est-ce que vous avez constaté sur le marché manqué qui a motivé la création du cockpit ?

Je pense qu'il y a une grosse utopie qui a été liée à l'alternance, et que cette utopie a très vite été contrebalancée par énormément de points négatifs. C'est-à-dire que ça a ouvert le champ à beaucoup d'entreprises qui ont pris des alternants sans forcément avoir des staffs qui permettaient un réel encadrement dans les entreprises, ce qui fait que finalement, les alternants sont très vite devenus responsables, alors même que la genèse de l'alternance, c'est de l'apprentissage croisé entre la partie école et la partie entreprise. Donc finalement, ça ne permet pas forcément un approfondissement des compétences.

Et de deux, cette temporalité, cette expérience vis-à-vis des compétences acquises à l'école, ça biaisait totalement la formation puisque l'apprenant ne se sentait pas du tout en confiance dans le fait de pouvoir revenir une journée par semaine en cours dans l'apprentissage qu'il pouvait recevoir. C'est-à-dire qu'il y avait un gap trop important entre le fait qu'il vivait des situations professionnelles à responsabilité et le fait qu'il venait en cours finalement de façon assez passive pour pouvoir juste aller chercher son alternance et son diplôme à la fin.

Nous, on veut revaloriser aussi le goût de l'effort. C'est un point important. Le goût de pouvoir se dépasser individuellement pour pouvoir aller chercher ses compétences. Parce que je suis convaincu que les compétences professionnelles, c'est comme un sport. Et plus on s'entraîne à aller chercher des choses qui nous permettent intellectuellement de pouvoir aller plus loin, plus on a envie d'aller plus loin et plus on a envie de se dépasser. Et plus on a envie de se guider, de prendre confiance en nos propres compétences pour pouvoir trouver le travail qui mettra tout le sens dont on a besoin pour avancer.

Et qu'est-ce qui distingue le Cockpit des autres écoles en France ?

Nous, déjà, on a fait un choix, c'est vraiment de n'avoir que des formateurs vraiment expérimentés. Parce que notre envie, ce n'est absolument pas de défiler 800 slides en une journée de cours, mais de pouvoir délivrer le contenu qui permet réellement de piloter des choses et d'être tout de suite dans une attitude ultra professionnelle. On a aussi une vision très humaine. C'est assez étrange de parler d'humain dans le digital, mais c'est juste la base. On revient à la base et je pense que la digitalisation ne passe que par l'humain et par l'accompagnement individuel des personnes, parce que le doute fait partie intégrante de la pédagogie. Le doute permet de se remettre en question par rapport à des choses. Et nous, on a cette expertise, cette expérience de pouvoir prendre en charge l'intégralité des apprenants qui ont énormément de doutes. Et pour nous, c'est plutôt rassurant d'avoir cette typologie d'apprenants, parce qu'on sait que le doute est un réel moteur dans la vie et un réel moteur pour aller chercher des compétences. Donc, je dirais l'aspect humain, bien évidemment, et l'aspect exigence pédagogique, parce que nous, on a une très forte exigence pédagogique qui ne doit pas baisser en fonction des élèves, mais parce qu'on base cette exigence pédagogique par rapport à des standards métiers, par rapport à des attentes d'entreprises.

Pour nous, c'est très important parce qu'on met bien souvent le mot bienveillance et on l'utilise en galvaudant finalement l'essence même de ce terme. Pour moi, la bienveillance va de pair avec le terme d'exigence, c'est-à-dire que pour être bienveillant, il faut être exigeant pour leur permettre de ne pas finalement créer de faux espoirs par rapport aux formations, mais être vraiment dans le côté tangible et pratique pour permettre finalement de se juger par rapport à un réel niveau.

Quels sont les besoins les plus importants en compétences numériques dans les entreprises ?

Les compétences, forcément, elles sont sans cesse en évolution. On le voit aussi avec le développement de l'IA générative. On le voit avec l'arrivée de nouveaux outils tous les quatre matins, l'arrivée de nouvelles règles concernant les médias sociaux et sur des nouveaux usages qui débarquent du jour au lendemain sur lesquels on n'avait pas forcément anticipé. Je pense que la première capacité, c'est la curiosité. C'est bête, mais être curieux, c'est se nourrir de tout, décloisonner, prendre une vraie réflexion de fond sur les choses, et toujours prendre des distances par rapport à l'usage à outrance de ces nouveaux outils, pour les utiliser à bon escient dans une logique stratégique par rapport aux entreprises pour lesquelles on travaille. Je pense qu'on parle souvent à tort de ce terme qu'est l'agilité. L'agilité, c'est juste la capacité à pouvoir s'adapter à un instant T, à des nouvelles choses, des nouvelles tendances. Je reste convaincu que l'intellectualisation de la proposition de valeur globale du digital est la base pour comprendre l'écosystème du digital. C'est se demander comment on produit de la valeur par son métier, par ses process et comment on intègre ces nouveaux outils dans l'intégralité de la chaîne de valeur.

Quelles sont les compétences les plus importantes à développer au cours des 10 prochaines années ?

On parle beaucoup de soft skills et de hard skills, sur la différenciation entre le savoir-être et le savoir-faire. Déjà, je pense qu'il y a une grosse partie savoir-être, bien évidemment, qui est pour moi beaucoup plus importante que les hard skills au final. C'est-à-dire que cette capacité d'adaptation, cette capacité à rester toujours curieux est fondamentale. Il y a aussi une compétence qu'on néglige un peu, c'est cette compétence de "maker". C'est-à-dire que quand on a commencé le digital, on a commencé avec des outils qui naissaient, qui étaient à peine matures. Et on a eu une envie folle de pouvoir tester des choses et de pouvoir expérimenter. L'apprentissage par l'expérimentation, c'est partie intégrante de notre courbe d'évolution. Je pense que cet esprit-là, il est juste indispensable. Et c'est aussi très important de pouvoir avoir des débats de fond et ne pas s'engouffrer dans les hypes ambiantes, pour pouvoir se faire sa propre opinion, ses propres convictions. Et c'est pour ça que pour moi, l'une des compétences clés, c'est expérimenter pour être de plus en plus sûr de soi et pour pouvoir affirmer des choses haut et fort et avoir des vrais partis pris.

Parce que le parti pris fait partie intégrante de la valorisation des compétences à l'heure actuelle. Donc, je ne vais pas beaucoup parler des hard skills parce que pour moi, ils sont assez secondaires dans le sens où finalement, dans le digital, il faut une grosse base de curiosité et ensuite, les gens en font ce qu'ils veulent : ils vont faire du dev parce que ça va les intéresser de faire du dev. Ils vont faire de la data parce qu'ils ont vu Looker ou PowerBI, et parce que c'est des outils qui les intéressent. D'autres vont être beaucoup plus dans l'analyse, d'autres vont être vraiment dans le parcours et vont être dans les métiers du design. Peu importe ce qu'on en fait de cette curiosité. Ce qui est intéressant, c'est de développer une curiosité pour trouver le point d'accroche avec l'un des métiers du digital, ce qui leur permet de correspondre parfaitement à leurs valeurs et de mettre du sens par rapport à ce qu'ils veulent faire.

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