Christopher travaillait comme gestionnaire comptable dans l'administration publique, avant de faire une formation de 3 mois en développement web. Face à la concurrence sur le marché, il s'est spécialisé dans Salesforce pour trouver un rôle de consultant.
Transcription :
Est-ce que tu pourrais commencer par te présenter et présenter ton parcours ?
Oui. Je m'appelle Christopher, j'ai 33 ans. Pour faire synthétique, j'ai fait des études d'audiovisuel, obtenu une licence dans ce domaine. Suite à l'obtention de cette licence, j'ai essayé d'avoir le statut d'intermittent. Je n'ai pas réussi, pour des raisons tout simplement alimentaires. Je me suis un peu reconverti, et j'ai travaillé pour de l'administration publique, des mutuelles et je suis rentré en 2015 en tant que gestionnaire comptable à la CAF de Paris, où j'ai effectué des missions de contrôle de financement pour les associations de la Ville de Paris. J'y suis resté 5-6 ans.
Et au bout de 4-5 ans, j'ai voulu changer radicalement de vie professionnelle. Après avoir pesé le pour et le contre, j'ai choisi de me reconvertir dans les métiers du web. Pour ce faire, j'ai demandé à mon employeur un congé de formation et je suis rentré en formation à la 3W Academy à Paris, une formation de 3 mois et j'ai été diplômé en janvier 2020, suite au rendu du projet final et en 2020 toujours, je suis rentré en tant que technicien support applicatif, chez un éditeur de logiciels appelé Bertin IT.
Je travaillais sur un logiciel de veille et j'aidais les clients à détecter ou résoudre les problèmes de niveau 1 sur les logiciels vendus par mon entreprise. C'est avec ce premier job que je me suis familiarisé avec Salesforce, sur mon temps libre. Je me suis un peu lancé dans l'écosystème. J'ai découvert Trailhead qui est un site de gamification autour de l'apprentissage des compétences Salesforce. Je suis monté en compétences sur Trailhead. Il y a toutes les étapes de certification payantes. Et au bout d'un an, il y a eu un peu une restructuration de l'entreprise, des départs aussi de collègues qui m'ont poussé à partir. Ils abandonnaient aussi Salesforce en tant que CRM, donc ça m'a poussé à partir parce que j'avais passé pas mal de temps sur cet outil. J'avais dépensé aussi du temps, de l'argent, donc je me suis dit « Autant me lancer à fond dedans. » C'est ainsi que je suis rentré chez PSM Consulting, chez qui je suis depuis 2022 en tant que consultant Salesforce, où je fais avant tout de la maintenance applicative.
J'aide des entreprises tout simplement à installer la solution Salesforce, ou à faire des modifications de l'outil chez les clients. Là, je suis en mission longue depuis février 2023.
Tu parles de Salesforce, c'est un CRM, un logiciel de relation client. C'est la première fois qu'on reçoit quelqu'un qui exerce ce métier dans notre podcast. Est-ce que tu pourrais nous raconter en quoi ça consiste ?
Un CRM, c'est comme tu l'as dit, Jonathan, c'est un outil d'aide à la base de données de relation client. En fait, toutes les données clients vont transiter par ce CRM et qui va permettre à tous les services d'une entreprise de collaborer autour de ces données. On peut y enregistrer ses prospects, ses contacts, ses clients, les contrats. C'est comme une gigantesque base de données de données, tout simplement. On peut y rédiger, confectionner ses rapports, lancer des notifications. Il y a différents clouds, on va dire, différents services. Dans Salesforce, on a le marketing. C'est des outils qui vont nous aider à lancer des vraies campagnes marketing avec des emailings de masse. Il y a la partie service sur laquelle je suis spécialisé. Ça va être un peu tout ce qui est omnichannel, c'est-à-dire de la request. Par exemple, quand un client est mécontent, on a un service de téléphonie dans une entreprise, un client mécontent qui nous appelle. Tous ces appels, toutes ces différentes manières de contacter le client sont disponibles dans Salesforce. C'est un outil qui va beaucoup aider à la simplification de la gestion de la donnée client.
Il y a différents clouds, comme je le disais, services, marketing, énormément de métiers différents. C'est vraiment un écosystème très large et que je découvre chaque jour un peu plus, donc c'est hyper intéressant en tout cas, pour moi.
Effectivement, c'est un large écosystème. Il y a beaucoup d'entreprises aujourd'hui qui utilisent Salesforce. Toi, tu vois beaucoup d'opportunités pour des gens de travailler en tant qu'administrateur Salesforce ?
Oui, j'y vois pas mal d'opportunités. En fait, c'est du NoCode, en tout cas pour la partie la plus simple de Salesforce. Pas besoin d'avoir de connaissances en programmation. Il y a une partie plus avancée qui va nécessiter l'apprentissage du code sur le métier de développeur Salesforce, mais il y a toute une partie qui peut se faire vraiment sans base de programmation. Je pense que ça peut attirer tout un tas de personnes qui n'ont pas forcément de connaissances informatiques hyper avancées. Moi, suite à cette reconversion, j'avais découvert un peu cette appétence pour la technologie ou en tout cas pour les outils du web. Peut-être que ça m'a un peu aidé à appréhender l'outil, mais j'ai vu des carrières se lancer sans avoir de compétences compétences préalables. Et puis, il y a tellement de métiers différents. Il y a le métier d'administrateur, comme on dit, qui ne nécessite pas vraiment de compétences en programmation. On peut être business analyste, on peut être product owner. C'est vraiment hyper large et on peut faire... Selon les carrières, on peut faire des rapprochements avec des compétences qu'on a acquis dans notre passé professionnel. C'est très intéressant de faire les liens entre les métiers Salesforce, ce que je faisais avant, c'est assez intéressant.
Justement, en termes de compétences passées, quelles sont celles que tu as pu mobiliser pour ton nouveau rôle ?
Les liens que j'ai pu faire c'est je m'occupais en partie de la relation, on va dire, partenaire quand je travaillais à la CAF de Paris, c'est-à-dire que j'étais en lien, rapproché avec les associations et je contrôlais les versements des subventions. Donc, il pouvait y avoir un peu cette dynamique de relation clientèle, partenaire, parce qu'on avait des problématiques financières qui impactaient énormément les associations, qui pouvaient y avoir des relations un peu tendues. Donc, ce qui est gestion de crise, on connaissait, en tout cas sur le métier que j'exerçais. On avait aussi le principe de recueil du besoin, de travailler cette relation, c'est-à-dire co-construire avec le client ou le partenaire dans un but de tout simplement amener un projet à son terme. C'est quelque chose que j'ai des compétences que j'ai pu remobiliser dans Salesforce et plus particulièrement sur ce poste de consulting. On rencontre des entreprises différentes à chaque fois des problématiques différentes, donc il faut savoir écouter le client. Et ça, c'est hyper important. Et l'aider à mener son projet à terme sans lui mentir, en le formant à l'outil. Et c'est assez impactant pour les entreprises, surtout quand on démarre un projet from scratch ou de zéro.
On peut remettre vraiment des métiers quasiment tout remettre à plat. Donc c'est assez formateur et pour les entreprises et pour nous de toujours repartir de zéro, former les entreprises, les aider à intégrer la solution et voir leur satisfaction à la fin, c'est hyper gratifiant. Vraiment, les compétences que j'ai pu remettre à mon service, c'est vraiment l'écoute client. C'est la compétence première que j'ai pu remettre.
Un peu plus tôt, tu disais que tu étais intéressé par le métier du web. Qu'est-ce qui t'a attiré dans le web ? Et puis, par la suite, qu'est-ce qui t'a attiré dans Salesforce ?
Ce qui m'a attiré, premièrement, c'est que dans le web, comme tout le monde, j'utilise un ordinateur, un téléphone tous les jours, des applications ou le web dans son sens le plus large. Donc, j'étais curieux de savoir comment ça marchait. C'est ça qui m'a dans un premier temps attiré pour cette reconversion. Une fois diplômé, j'ai vu quand même que le marché de l'emploi en tant que développeur web était quand même hyper concurrentiel, spécialement sur Paris. Obtenir des entretiens, c'était déjà compliqué, surtout que moi, après la 3W Academy, je n'ai pas fait de stage ni d'alternance. C'était hyper compliqué seulement d'obtenir des entretiens. Et puis, comme je le disais, un ami m'a commencé à me parler de cette technologie. Je me suis rapidement inscrit sur Trailhead, surtout que c'est un programme qui est gratuit. Donc, j'y ai passé un certain temps. J'ai pu ajouter ces compétences sur mon CV et il a fallu que je sois un peu ouvert d'esprit sur les offres emplois, ne plus rechercher uniquement que l'emploi de développeur web pour trouver cet emploi de technicien support applicatif.
Et puis la partie Salesforce que je connaissais déjà. Et ce qui m'a amené, ce qui m'a intéressé sur Salesforce, c'est la partie Trailhead, comme je disais, formation gratuite, et l'écosystème, le nombre de volumes de métiers différents, le nombre de personnes qui interagissaient. Il y a pas mal de forums d'entraide, pas mal d'entraide entre des personnes plus seniors et des apprenants qui commencent tout juste sur Trailhead, des gens qui viennent de pays vraiment différents, américains, canadiens, indiens... Ce mélange de cultures, de compétences, c'était déjà hyper intéressant. Toujours trouver de l'aide quand on était bloqué, ça vaut également sur le web, mais plus spécifiquement sur Salesforce, où on avait vraiment déjà des outils pour poser des questions. C'était vraiment un gain de temps dans mon apprentissage. Donc, j'ai tout de suite accroché sur ce système de gamification. C'était assez sympa comme parcours. En tout cas, au début, on voit son parcours évoluer et c'est vraiment top, je trouve, comme manière d'apprendre.
Toi, ta formation de développeur web, est-ce que tu penses que ça t'a aidé à mieux appréhender le rôle d'administrateur Salesforce ?
Oui, bien sûr, ça m'a aidé. Comme je disais, sur l'administration, au départ, il n'y a pas ou peu de programmation. Ca m'a appris à être curieux, tout simplement à rechercher des solutions, me débrouiller un peu par moi-même pour chercher des solutions à mes problématiques. La formation de développeur Web m'a aidé en ce sens, ne pas rester bloqué. C'est un peu ce qu'on nous apprenait lors de ma formation et aussi, appréhender mes tâches en micro-tâches. Quand j'ai un gros projet, essayer de faire étape par étape, micro-tâches par micro-tâches pour m'aider à avancer. Parce que parfois, on arrive sur un projet, la tâche peut nous sembler immense. Essayer d'avancer pas à pas de cette manière, de la manière dont on me l'a appris, ça m'a pas mal aidé à revenir un peu sur terre.
Quels seraient tes conseils pour les personnes qui souhaitent se lancer dans Salesforce comme toi ?
Mon premier conseil, c'est garder l'esprit ouvert : pas forcément rester sur les termes développeur web ou intégrateur web. Il y a différents métiers, sans parler seulement de technicien support applicatif. Il y a différents métiers, il y a d'autres technologies. Il peut y avoir Wordpress, on m'a pas mal parlé de Shopify. Sortir un peu du carcan développeur web, même si c'est avec les salaires, le nombre d'offres d'emplois, c'est forcément ce vers quoi on peut tendre à la fin de ses formations. Gardez l'esprit ouvert, ne pas hésiter, que ce soit sur LinkedIn, à poser des questions à d'autres personnes qui occupent des métiers. Moi, de ma petite expérience, les gens restent hyper ouverts aux questions. Quand j'ai des questions à un développeur ou un administrateur Salesforce, avant de me lancer, ça peut être pas mal quand on est curieux d'ajouter quelqu'un, poser des questions sûrement. Les rapports sont assez cordiaux, donc tout se passe bien de ce côté. C'est pas une fin en soi, je pense, de décrocher un poste d'intégrateur de développeur web.