Dans cet épisode, Arnaud témoigne de sa reconversion de développeur à UX Designer, via une formation avec OpenClassrooms.
Transcription :
Peux-tu te présenter et présenter ton parcours ?
Je suis Arnaud Garnier, je suis UX Designer à la DSI MGEN. Il faut savoir que je n'ai pas toujours été UX, je viens d'un autre milieu de base. Ça reste un petit peu proche parce qu'on est dans le domaine du numérique. À la base, j'ai fait le baccalauréat scientifique classique. Suite à ça, j'ai été en prépa, puis j'ai accédé à un cycle ingénieur en 3 ans. En dernière année, je me suis spécialisé en ingénierie informatique et plus particulièrement dans les IHM, les interactions homme-machine. Déjà, à l'époque, j'avais un peu cette tendance à me rapprocher un peu de l'UX.
Et du coup, suite à mes études, j'ai travaillé pendant plus d'un an dans une TPE en tant que Game Master. L'intitulé peut surprendre, parce que je travaillais dans un escape game. J'occupais à la fois de la prise en charge de l'animation de sessions de jeu, mais aussi, de par mes études, je faisais aussi tout ce qui était maintenance du site web de l'entreprise. Vu que c'était une TPE, on était un peu des couteaux suisses. Je me suis rendu compte que le développement informatique, ce n'était pas vraiment ma tasse de thé, donc j'ai décidé de faire une réorientation professionnelle et cette fois-ci, de vraiment m'orienter dans le domaine de l'UX.
Pour ça, j'ai cherché des formations en ligne. J'ai découvert la formation que proposait OpenClassrooms. Il faut savoir aussi que je tenais absolument à faire une formation en alternance, parce que pour moi, l'expérience en entreprise, elle vaut 2 fois celle que tu peux avoir avec juste des cours théoriques. Justement, la formation d'OpenClassrooms, ce qui est bien, c'est que c'est une formation en ligne à distance et elle pouvait se faire aussi en entreprise. L'avantage, c'est que je pouvais chercher un peu partout en France. J'ai finalement trouvé une alternance à la DSI MGEN, donc au service Lab Innovation, en tant que designer UX. C'est un service qui accompagne les autres salariés de l'entreprise sur la prise en main de méthodes et d'outils sur le périmètre du design UX.
Tu as parlé d'interaction homme-machine, donc tu étais peut-être déjà familier avec l'UX, mais comment tu as découvert ce métier ?
Ce qu'il faut savoir, c'est que mon école d'ingénieur, elle était basée à Sofia Antipolis, dans le Sud de la France. C'est la plus grosse technopole de France. Et en fait, un des avantages à étudier là bas, c'est qu'on avait très régulièrement des interventions de professionnels de la tech qui venaient faire des interventions lors de nos cours. Pour la petite histoire, on avait des cours qui s'appelaient Création et conception des IHM et on avait beaucoup d'intervenants et notamment une des intervenantes de ce cours était UX designer chez IBM. Elle nous a présenté son métier, ses missions et en fait, tout de suite, à partir de ce moment-là, j'ai commencé à m'intéresser à ce métier. J'avais l'impression que les missions dont elle était responsable, que son rôle dans l'entreprise, c'était vraiment quelque chose qui me parlait, qui matchait bien avec mes convictions personnelles et puis ma personnalité, de façon générale.
Et spécifiquement, qu'est-ce qui te plaisait dans l'UX Design ?
Il y avait ce contact avec l'humain qui manquait un petit peu en école d'ingénieur, parce qu'on est beaucoup derrière le PC, finalement. Et ce côté aller sur le terrain, collecter de la donnée, c'était quelque chose qui me manquait. Et aussi le côté créativité. Elle nous a beaucoup parlé de conception d'interface, réussir à créer quelque chose d'harmonieux, mais qui soit aussi pratique pour l'utilisateur. Et tout ça, je me suis dit « Waouh, ça a l'air compliqué, mais ça me plaît. »
Donc, tu t'es formé avec OpenClassrooms. Comment ça s'est passé ?
En gros, tu crées un dossier de candidature et si ton dossier est sélectionné, tu as le droit à un coach en insertion professionnelle qui t'aide à trouver une alternance pour pouvoir ensuite démarrer la formation en alternance. Tu peux aussi, c'est bon à savoir, mais la faire en autofinancement à raison de 500 € par mois.
Qu'est-ce qui a été le plus dur dans cette reconversion ?
La première chose, déjà, c'était une formation en alternance. Je n'en avais jamais fait dans mes études. J'avais eu l'occasion, mais je ne m'étais pas lancé, je n'avais pas sauté le pas. C'est vraiment une autre façon d'étudier que faire juste des cours, finalement, théoriques, parce que là, il faut gérer à la fois tes missions d'entreprise et les cours. Ce qui a été un petit peu compliqué, c'est qu'il fallait trouver une alternance qui accepte un junior qui n'avait pas le profil classique « J'ai fait une licence de psycho où j'ai fait du design graphique » avec un profil un peu comme le mien, qui était vraiment très tech. On pourrait penser que ça intéresse, mais non, pas tant que ça. On cherche beaucoup plus de designers graphiques qu'on ne le pense. Et du coup, ça a été un petit peu compliqué de trouver une alternance qui accepte des juniors avec mon niveau d'expérience dans le domaine qui était proche du zéro, finalement. L'avantage, c'est qu'OpenClassrooms, comme c'est une formation à distance, je n'ai pas eu de contraintes sur la localisation pour mon alternance, pour l'entreprise. Donc, j'ai pu chercher un peu partout en France.
J'ai fini par trouver une alternance à Tours. Il faut savoir que j'habite sur la Côte d'Azur, donc ça faisait un petit peu loin, mais je me suis dit « Une telle opportunité, ça peut pas se refuser. » Donc, ça a été un petit peu dur l'éloignement avec la famille, avec toute ma vie finalement qui était dans le Sud.
Et puis, une autre difficulté aussi, c'est qu'en fait, quand tu es ingénieur, on t'apprend à réfléchir d'une certaine façon. Quand tu passes du côté des designers, tu te rends vite compte qu'on réfléchit pas de la même façon. Il y a tout un schéma de pensée à casser et à reconstruire. Ça, ça demande vraiment un très gros effort.
Comme tu étais développeur informatique, il y a quand même des compétences qui peuvent être valorisées en UX design. Ne serait-ce que pour l'interaction avec des équipes de dev ?
Effectivement, c'est ça. C'est le fait que pour discuter avec des développeurs, c'est beaucoup plus simple puisque je comprends leurs problématiques et je comprends qu'il y a des limitations techniques, il y a des choses qui peuvent être super sur le papier au niveau conception, mais en termes de réalisation, ça prendrait beaucoup trop de temps ou ça serait beaucoup trop complexe. Et tout ça, je le comprends beaucoup plus facilement parce que j'étais dans ce camp-là auparavant. Et c'est ce sur quoi, effectivement, je me suis reposé pour mettre en avant mon profil.
Mais il faut savoir qu'aujourd'hui encore, l'UX, elle n'est pas forcément comprise par tout le monde. Et beaucoup veulent, notamment beaucoup de startups, des UX qui sont plutôt des graphistes qui vont leur faire le travail de graphistes et qui ont quelques notions d'ergonomie et d'utilisabilité en parallèle qu'ils pourront mettre en application. Mais ce n'est pas forcément ce qui est recherché. Ce n'est pas autant valorisé, notamment aux États-Unis, par exemple.
Et est-ce que tu vois d'autres idées reçues sur l'UX design en France aujourd'hui ?
Je dirais que c'est celle-ci la plus importante. C'est vraiment cette façon de voir les choses, de se dire "En fait, le UX, finalement, c'est coller des post-it sur les murs, c'est dessiner des maquettes d'interface et se dire, du coup, est ce que ça te plaît comme ça ?"
En fait, il y a beaucoup plus que ça. L'UX commence bien avant, finalement, que tu utilises ton produit et se termine aussi bien après. Donc oui, il y a pas mal d'amalgames qui sont faits autour de ce domaine-là.
Quels seraient les conseils aux personnes qui souhaitent se reconvertir dans l'UX Design ?
Je dirais foncez. Il ne faut pas hésiter parce qu'en fait, si c'est quelque chose qui vous tente et que vous avez peur de regretter, il faut foncer parce qu'en fait, la vie est très courte et on se rend compte qu'une formation comme ça, c'est 2 ans et 2 ans sur une vie, ce n'est pas tant que ça, finalement. Donc mon conseil, c'est vraiment ça. Il faut savoir que vous n'êtes pas seuls. Il y a vraiment des communautés qui s'entraident, qui sont là pour vous, que ce soit sur LinkedIn ou sur des blogs dédiés. Il y a plein de ressources. Vous pouvez poser des questions. Après, ça demande effectivement d'être curieux et c'est vraiment cette curiosité qui va pousser à apprendre plein de choses et finalement à vous former en autonomie aussi, un petit peu en parallèle des ressources qui existent.